Le contexte de nos Arènes locales
Initialement prévues en présentiel, nos Arènes se sont finalement déroulées à distance, durant 3 matinées de 3h30 réparties entre la mi-novembre et la mi-décembre 2020.
Notre panel encadré par Annick Burnotte, Marie de Selliers et Roland Wathieu se composait de 14 personnes représentant le monde institutionnel, la société civile et les travailleurs de terrain. Probablement en raison des conséquences des mesures sanitaires, dix ont participé activement aux débats ! Nous tenons vivement à les remercier une fois de plus dans cet article.
La méthodologie
La méthodologie appliquée est celle proposée à toutes les Maisons de l'urbanisme par le SPW Territoire, Logement, Patrimoine, Énergie et Développement Durable (TLPE). Il comprend 5 temps que nous avons répartis en 3 matinées :
Sylvie Ljubicic du SPW-TLPE nous a fait l'honneur d'introduire la première séance.
Les outils et les limites de la démarche
Pour ce travail à distance, nous avons principalement utilisé la plateforme Microsoft Teams et les applications Google Forms et Jamboard.
Outre les problèmes techniques ou de démotivation, le manque de moments informels et une temporalité différente à prendre en compte, la méthode nous a permis d'enregistrer les séances pour pouvoir produire une synthèse plus précise, de proposer des questionnaires individuels avant ou pendant certaines séances, de travailler sur des outils partagés comme ci-dessous, avec Jamboard, de bénéficier d'une écoute mutuelle accrue et d'éviter les apartés et de proposer une plateforme d'échange de documents !
La synthèse de nos Arènes
La synthèse graphique de nos ateliers a été réalisée par le facilitateur visuel de l’entreprise Pictobello.com, Denis Dorbolo.
Cette Sketchnote fait ressortir 5 thématiques de réflexion : la révision du plan de secteur, l’agriculture, l’habitat et la revitalisation des territoires ruraux, tous interconnectés avec la dernière thématique de 'sensibilisation, formation et information'.
Découvrez-ici un bref aperçu des constats et pistes proposées par notre panel pour les 5 thématiques énoncées :
La révision du plan de secteur
Constats de notre panel
Pour notre panel, le plan de secteur (PDS) est un outil d’une autre époque. Il est temps d’arrêter le développement et les extensions linéaires, de mieux concentrer l'habitat et de rationaliser les espaces constructibles. L’usage de la dérogation au PdS est permanent, et favorisé par le Code de Développement Territorial (CoDT). C’est une bonne chose au point de vue économique mais moins au niveau climatique ou spatial.
Il faut oser une réflexion urbanistique pour avoir un réel impact collectif positif ! La Région ne pouvant financer des compensations, il va falloir réfléchir à des compensations planologiques. Celles-ci existent déjà mais certaines semblent être de véritables pièges pour le monde agricole.
On le constate, aborder la modification du plan de secteur est devenu un problème culturel, juridique et financier. L’enjeu est de faire évoluer cela…
Quelques pistes proposées par notre panel
Pour ce faire, il va falloir avancer par étapes, en testant d’abord des méthodologies avec des projets pilotes 2022-2024. Ces projets montreront leurs limites mais permettront d’affiner notre connaissance du territoire.
Enfin, si d’ici la fin des législatives (2024), aucune méthodologie n’est mise en œuvre pour la révision du plan de secteur, il faudrait forcer la réflexion et oser s’imposer un moratoire afin de pousser les politiques locales et régionales à trouver des solutions à la modification du PDS ! Il faut dès maintenant décider et exécuter, sans quoi il n’y aura pas de changement…
L’agriculture
Constats de notre panel
Alors que chacun est d’accord sur la nécessité de freiner l’artificialisation des sols pour maintenir des terres agricoles wallonnes en suffisance, plusieurs points de divergence sont apparus au sein de notre panel quant à la localisation des élevages avec nuisances (dans des hangars situés dans des zones industrielles dédiées >< intégrés à notre trame rurale), au mode de production (intensive mais efficiente >< extensive et moins énergivore) ou encore à propos de l’impuissance du citoyen face à la PAC qui vient de se relancer pour 7 ans, incompatible avec les ambitions du "Green Deal", le pacte vert européen et son ambition zéro carbone à l'horizon 2050.
Malgré l’adhésion et le dynamisme des jeunes en faveur du maraichage et des ceintures alimentaires et malgré une réelle volonté de rapprocher le producteur du consommateur, le panel est assez pessimiste sur l’évolution de l’agriculture. Le secteur est plein de contradiction et va très mal, une situation contre laquelle, à son niveau, il pense ne pas pouvoir lutter !
Quelques pistes proposées par notre panel
L’habitat
Constats de notre panel
Derrière cette thématique, notre panel souhaiterait que l'on adapte l'habitat existant à la sociologie, en lien avec des valeurs telles que le respect des nouvelles cellules familiales, la volonté de promouvoir les contacts sociaux et intergénérationnels, … ! Pour y arriver, les freins sont multiples :
Quelques pistes proposées par notre panel
La revitalisation des territoires ruraux
Constats de notre panel
La revitalisation des territoires ruraux du nord de la province de Luxembourg est une des priorités consensuelle pour notre panel. Pour avoir un territoire vivant dont les habitants s’approprie l’espace, il est essentiel de faire vivre et de revitaliser les petites entités et villages comme lieux centraux de vie et d'échanges.
Les enjeux sont de taille : améliorer l’existant et imaginer le futur et pour cela il faut des moyens financiers, du temps et une vision !
Le territoire étant limité, un juste équilibre est à trouver entre le bien-être des habitants, le maintien ou le développement d’activités économiques (touristique, agricole, etc.), la nécessité d’avoir des espaces publics de qualité, la volonté de densification de centralités, le maintien et le développement des services et le place pour une mobilité intermodale.
Tout le monde est conscient qu’il va être difficile de se passer de la voiture dans les communes rurales, mais comment contenir ses nuisances, sa vitesse, son emprise au sol, respecter les différents utilisateurs (agricoles, transports en commun,…) et laisser la place aux alternatives ?
Quelques pistes proposées par notre panel (principalement en terme de mobilité)
La sensibilisation, la formation et l’information
Constats de notre panel
Vous l'avez compris, nos Arènes locales ont mis en lumière la nécessité de sensibiliser, de former et d’informer à tous niveaux (jeunesse, citoyens, citoyens-élus, politiciens, professionnels, travailleurs de terrain) sur ce qu’est l’artificialisation des sols et la notion de zéro-béton afin de faire comprendre les intérêts individuels et/ou collectifs qui sont en jeu. Bien que notre panel soit d’accord sur le fait qu’il est difficile d’impliquer le citoyen et de le faire sortir de son intérêt personnel pour se pencher sur l’intérêt général, il est conscient de l’importance de l’impliquer, de pratiquer le bottom-up ou la gouvernance territoriale en complément des outils existants (CCATM, CLDR, etc.).
Quelques pistes proposées par notre panel
Ensuite (2023-2050)
Perspectives de nos Arènes locales
Malgré les difficultés de départ, nos ateliers se sont révélés extrêmement riches et intéressants et notre panel a exprimé le souhait que la démarche et la réflexion se poursuive avec nos publics.
Lorsque le Gouvernement wallon aura élaboré sa stratégie en la matière, la MUFA développera des actions visant la sensibilisation des citoyens sur les thématiques de la réduction de l'artificialisation des sols et de l'étalement urbain. Ces actions pourraient notamment prendre la forme d’animations, de débats, de stages, de formations, d'ateliers, ...
- Droits de l'Enfant et aménagement du territoire 2022
D'ici là, n'hésitez pas à nous faire parvenir vos réflexions, remarques ou suggestions à l'adresse info@mufa.be
Envie de revoir l'extrait de la séance plénière des Arènes du territoire qui concerne la MUFA ?